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La musique en France à l’époque de la Restauration

1825, une situation politique instable
Après la chute de la monarchie constitutionnelle de Louis XVI, la République française est instaurée. Le général Bonaparte, devenu consul, prend alors les rênes du pays puis s’autoproclame Empereur sous le nom de Napoléon Ier. Sous l’Empire, la France est envahie. Napoléon abdiqueIl est exilé sur l’île d’Elbe. et laisse la place à Louis XVIIIC’est la première Restauration de la dynastie des Bourbons. Louis XVIII est un frère de Louis XVI.. Cependant, le peuple est mécontent, et Napoléon revient pour gouverner durant 100 jours seulement : défait à Waterloo, il abdique à nouveauIl est envoyé sur l’île de Sainte-Hélène où il meurt en 1821.. Cet épisode est suivi par le retour de Louis XVIIIC’est la seconde Restauration. qui tente de créer une certaine unitéIl veut tenir compte des acquis de la Révolution mais souhaite également conserver des caractéristiques de l’Ancien Régime.. Malheureusement pour lui, les événements dramatiques se succèdent (la Terreur blanche, l’assassinat du duc de Berry, etc.) jusqu’à l’arrivée de Charles X au pouvoir.
Le retour à la monarchie
Aurait-on oublié le passé ? Si le retour à la monarchie se déroule dans le souci de conserver de nombreux acquis récents, cela ne reste pas moins un retour en arrière qui divise les français. L’élite y est favorable ; la population a du mal à comprendre qu’on oublie si vite des idées nouvelles ; les Parisiens, attachés à la République, le moquent.
Le sacre de Charles X

Frère de Louis XVI et de Louis XVIII, le Comte d’Artois a 66 ans lorsqu’il monte sur le trône sous le nom de Charles X. Nombreuses sont les personnalités qui assistent à l'événement : des personnalités politiques bien sûr, mais aussi artistiques comme Chateaubriand, Lamartine ou Hugo.
La musique est bien présente. On joue des œuvres religieuses de Cherubini, Lesueur et Plantade, un opéra de Boieldieu, Berton et Kreutzer. Pour clôturer les festivités, la cour assiste le 19 juin au Voyage à Reims de Rossini.
Paris à l'heure italienne
Au début du XIXe siècle, Paris connaît une vie artistique riche. Les artistes étrangers affluent, en particulier les Italiens, particulièrement appréciés : Bellini, Cherubini, Donizetti… et Rossini, qui devient un temps le préféré des Parisiens. La capitale dispose également d’une troupe permanente de chanteurs italiens installée au Théâtre-Italien, dont Manuel García, Giuditta Pasta ou Maria Malibran sont les vedettes. Cette institution a une place importante dans la vie parisienne.
Le grand opéra à la française
Si l’opéra-comiqueune tragi-comédie à dénouement gai, qui fait alterner dialogue parlé et chant connaît son heure de gloire, le grand opéra français se profile. Il se développe parallèlement à la vogue des romans historiques (Walter Scott, Alfred de Vigny, Victor Hugo…). Spontini ouvre la voie avec La Vestale (1807) et Fernand Cortez (1809), qui évoquent la grandeur de Napoléon. Par la suite, Auber, Halévy, Meyerbeer, Bellini, Donizetti, même Berlioz vont exploiter le genre qui s’éteindra vers 1870. La recette d’un grand opéra à la française est la suivante : une œuvre longue, de somptueux décors qui changent souvent, des costumes réalistes, une foule de figurants, des danseursL’opéra contient une ou plusieurs séquences dansées, dans la tradition de l’opéra français des siècles précédents., des choristes, des accessoires.

Auteure : Sylvia Avrand-Margot