La tidinît s’inscrit dans la famille des luths soudanais qui sont utilisés dans l’ensemble de la zone ouest-africaine par les griotsLes griots sont des musiciens appartenant à des groupes endogames de professionnels. de cour dont il est l’instrument emblématique. On parle de hoddou chez les Peuls, de xalam chez les Wolofs, de gaimberé chez les Soninkés. Il pourrait y avoir une filiation avec les ganabir évoqués par Ibn Battuta à la cour de Mansa Souleyman, souverain du Mali (XVI^e siècle). Chez les Touaregs de l’ouest qui n’ont pas de griots, les forgerons ont adopté leur rôle et leur instrument qu’ils appellent tahardent.

Description

Le luth des griots maures a une caisse ovale creusée dans une pièce de bois. Elle est couverte d’une peau dans laquelle a été pratiquée un ouïe circulaire. Le manche repose sur la caisse en son milieu et est solidaire de la table. Il est cylindrique, en bois, sans ligatures (frettes) et supporte d’un côté le chevalet (au niveau de l’ouïe), de l’autre, les cordes (en nylon) qui lui sont reliées par des lacets de cuir ; ceux-ci peuvent glisser sur le manche pour accorder l’instrument. Le manche peut en outre être muni de sonnailles à l’extrémité.

La tidinît sert de base à la théorie musicale.

Selon la voieLes voies noire ou blanche sont deux manières de traiter la série des modes selon que la tonique se trouve au bas de l’échelle modale ou au milieu de celle-ci. choisie par musicien, c’est l’une ou l’autre des cordes les plus longues qui, à vide, donne la tonique : la plus grande dans la voie noire et la plus petite dans la voie blanche. Chaque mode peut être spécifié par différents moyens (notes accentuées, etc.), notamment par le choix des notes sur lesquelles sont accordées les petites cordes qui sonnent à vide dans l’aigu.

Jugé peu sonore, la tidinît est actuellement de moins en moins jouée dans les concerts où elle est remplacée par la guitare électrique.