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Victor Hugo (1802-1885)
Je veux être Chateaubriand ou rien
Victor Hugo est né le 26 février 1802 à Besançon. Durant son enfance, le jeune Victor a été séparé de son père, soldat de Napoléon Ier, puis mis en pension.
Il découvre très tôt la littérature et écrit des vers alors que c’est interdit à son âge. Fréquenter Adèle aussi. Là, c’est l’autorité maternelle qu’il brave et il l’épousera quelques années plus tard, le 12 octobre 1822, alors qu’il a obtenu une pension de 1000 francs par an à la maison du roi Louis XVIII pour lequel il écrit des poèmes. Il publie aussi des articles dans le journal qu’il a créé avec ses frères, Le Conservateur littéraire (à cette époque-là, il soutient la monarchie).
Qu’est-ce que l’art sans la liberté de créer ?
Pourtant, lorsqu’en 1829 sa pièce Marion Delorme est interdite, Victor Hugo s’insurge et prend la tête du mouvement romantiqueLe mouvement romantique est un mouvement artistique qui se bat pour la liberté de création et la liberté des artistes. Il se caractérise par un rejet des règles classiques, s’inscrivant dans la suite logique de la Révolution, et une volonté de peindre le réel même dans ce qu’il a de plus laid. Pour cela, ce mouvement invente un nouveau langage et de nouvelles formes.. La représentation de son drame romantique Hernani, le 25 février 1830, se transforme en véritable bataille opposant les anciens (partisans des règles classiques) et les modernes (les romantiques). Quelques mois plus tard, le 28 juillet 1830, face au nombre croissant d’interdictions, le peuple parisien se soulève et prend les armes face au roi Charles X qui cédera sa place quelques jours plus tard au roi Louis-Philippe.
Parallèlement à ces conflits, Victor Hugo s’épanouit au sein de sa famille et offre poèmes et dessins à ses enfants chéris : Léopoldine, Charles, Victor et Adèle. Son œuvre est riche et il ne peut s’arrêter d’écrire. Tout l’inspire : sa famille, son pays, la nature, mais aussi les injustices et les problèmes de société en général. C’est à cette époque qu’il s’éprend de Juliette Drouet, même s’il reste marié à sa chère Adèle. Ses œuvres remportent un grand succès tant auprès du peuple que du pouvoir. Il est élu à l’Académie française puis nommé pair de France. C’est un personnage très important. Il est au sommet de sa gloire lorsque survient un drame qui va bouleverser sa vie : la mort accidentelle de sa fille Léopoldine en 1843.
L’engagement politique : la fonction du poète
1848 : une nouvelle fois, le peuple de Paris se soulève, poussé par les restrictions de liberté et la misère. La IIe République se profile mais Victor Hugo ne se résout pas à renier la monarchie qui l’a nommé pair de France. Cependant, aux côtés de Lamartine, un autre grand écrivain de l’époque, il mène les mêmes combats et sera finalement élu député.
Il lutte contre la pauvreté, la misère, les inégalités ; il défend une école laïque, accessible à tous. Ses discours mémorables sont d’une éloquence fougueuse. Lorsque Louis-Napoléon Bonaparte, alors président, s’empare du pouvoir par le coup d'état du 2 décembre 1851, il s’insurge et le surnomme « Napoléon le petit » ; finalement, il est contraint à l'exil en août 1852. Malgré ce « châtiment », Victor Hugo ne renoncera pas à la plume et continuera d’écrire tant pour libérer son âme que pour continuer ses combats (publication des Châtiments en 1853). Ses différents voyages seront aussi pour lui l’occasion de s’adonner à une autre passion : le dessin. En dépit de l’amnistie signée par Napoléon III, le romancier reste à Guernesey ; il refuse de rentrer en France tant que la république n’est pas rendue aux Français. Pourtant, le peuple l’attend et sa notoriété grandit notamment grâce à ses chefs-d’œuvre qui sont largement diffusés dans la capitale, dont Les Misérables (1862). L’exil lui permet aussi de méditer et de communier avec la nature qui l’inspire.
Le 4 septembre 1870, la IIIe République est proclamée. Le 5 septembre 1870, Hugo rentre à Paris. Il a tenu parole. Il reçoit un accueil triomphal après 19 ans d’exil. Le peuple se souvient de lui et lui est reconnaissant de lui réserver le premier rôle dans ses romans, que chacun a pu lire durant son absence.
Mourir n’est pas finir, c’est le matin suprême
Ce citoyen engagé poursuit ses combats, toujours en prenant le parti du peuple, lors de la Commune de Parispériode insurrectionnelle de 1871 notamment . Pour ses 80 ans, le peuple lui rendra un vibrant hommage en venant le saluer au pied de sa fenêtre. Trois ans plus tard, lorsqu’il décède d’une congestion pulmonaire, c’est un cortège de plus de deux millions de personnes qui suit son enterrement depuis l’Arc de triomphe, où avait été exposée sa dépouille, jusqu’au Panthéon.
Auteure : Céline Beneth