Accueil / Instruments / Basse de viole Michel Collichon
Page découverte
- Numéro d'inventaire :
- E.980.2.667
- Facteur :
- Michel Collichon (1666-1693)
- Lieu de fabrication :
- Paris, France
- Date de fabrication :
- 1683
Huit violes réalisées par ce luthier ont été recensées, toutes fabriquées entre 1683 et 1693. Celle du Musée de la musique est la plus ancienne et présente l’intérêt majeur d’être, aujourd’hui encore, proche de son état original (à l’exception du chevalet, de l’âme, des chevilles, du cordier et des cordes).
La prédilection française pour la basse de viole est particulièrement remarquable durant le dernier quart du XVIIe siècle ; le jeu soliste se développe, et les figures tutélaires de Sainte-Colombe, Marin Marais et Forqueray enrichissent considérablement le répertoire de l’instrument.
Luthier établi à Paris, Collichon manifeste une grande aisance dans le travail du bois – travail d’une rare qualité auquel se mêle un plaisir de l’innovation et de la recherche ornementale. Quand il décore ses violes, c’est avec beaucoup de fantaisie qu’il démultiplie les filets peints et les incrustations – certaines en métaux lourds, en os ou en écaille.
Vue de l'instrument
Extraits musicaux
L'instrument du Musée de la musique
Histoire
Cet instrument est la première basse de viole à sept cordes connue. Elle nous est parvenue pratiquement dans son état d’origine, mais avec un manche tellement vermoulu qu’il était brisé en trois morceaux.
Description
L’ensemble de la caisse de résonance, la table et les contre-éclisses comprises, est en cedrela odorata (acajou amer ou cèdre acajou) ce qui présente une singularité : il était en effet d'usage d'employer un bois résineux pour réaliser la table d'harmonie. Le fond est en une pièce et possède un renfort transversal léger (bois résineux) disposé sur toute la largeur. Les joints entre le fond et les éclisses sont renforcés par de petites bandes de toile (pour d’autres instruments, Collichon utilise du parchemin). Les ouïes sont largement biseautées.
Décor
Cette viole, plus sobre que la majorité de la production du luthier, possède un tour de table orné d’un simple filet. Il a pour unique décoration une jolie tête de chérubin à chevelure frisée portant deux petites ailes. Le vernis, léger et discret, est de couleur jaune-orangé.
État de jeu
En 2002, Tilman Muthesius en a réalisé un fac-similé en acajou, qui est joué en concert.