Accueil / Instruments / Piano à queue Pascal Taskin
Page découverte
- Numéro d'inventaire :
- D.OA.10298
- Facteur :
- Pascal Taskin (1723-1793)
- Lieu de fabrication :
- Paris, France
- Date de fabrication :
- 1788
La fleur de lys peinte sur la table de cet instrument indique qu’il s’agit d’un instrument royal. Peut-être fut-il destiné à Madame Victoire, fille de Louis XV, ou à Marie-Antoinette. Un piano très proche de celui-ci est conservé à Versailles, et un troisième piano de ce type, réalisé par le même facteur, est présent dans les collections du Musikinstrumenten-Museum de Berlin.
À la fin de l’Ancien Régime, Pascal Taskin est l’un des facteurs les plus célèbres de Paris. Né dans les environs de Liège, il devient rapidement apprenti de François-Etienne Blanchet à Paris, dont il prend la succession en 1766.
Taskin conçoit un certain nombre d’innovations pour le clavecin, telles que le jeu de buffle et le système de genouillères permettant de changer de registration tout en jouant.
Très connu pour ses réalisations et ravalements de clavecins, Taskin s’intéresse progressivement au piano. Après avoir entendu Clémenti jouer un piano anglais, il achète quatre pianos Outre-Manche, en 1784. Pour autant, la mécanique qu’il crée s’inspire peu des modèles de ce type. Taskin combine des éléments d’origines diverses : de la mécanique viennoise, il conserve l’orientation du marteau, et de l’anglaise, le point d’attache du marteau, indépendant de la touche. En cela il se rapproche de la mécanique de Gottlieb Schröter, inventée vers 1720.
Vue de l'instrument
Extrait musical
L'instrument du Musée de la musique
Histoire
Ce piano à queue fut offert par le Président Loubet lors de l’alliance franco-russe, en 1903, au Grand-duc Paul, oncle du tsar Nicolas II. Vendu par la veuve de celui-ci à Sir Joseph Duveen à New York, il rejoignit ensuite la collection d’Arturo Lopez-Willshaw. Fait rarissime pour les instruments de cette époque, ce piano Taskin semble n’avoir subi aucune modification et nous est parvenu dans son état original.
Description
La Table qui porte la rosace de Pascal Taskin est peinte a tempera dans un style fleuri plus romantique que ne le sont les tables de ses clavecins. La boîte du clavier est décorée de guirlandes sur fond doré. La caisse est plaquée d’acajou de Saint-Domingue et incrustée de bois de rose et d’ébène. Renforcée pour pouvoir supporter une plus grande tension des cordes, elle est plus lourde que celle des clavecins Taskin. Deux jeux sont commandés par des genouillères : un « jeu céleste » et un « jeu de forte ». Les marteaux sont garnis de trois épaisseurs de cuir et d’une épaisseur de peau chamoisée.