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Le Prince Igor Alexandre Borodine
Carte d’identité de l’œuvre : Le Prince Igor d’Alexandre Borodine |
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Genre | opéra |
Livret | d’après les événements historiques relatés dans le poème épique médiéval Le Dit de la campagne d’Igor |
Langue du livret | russe |
Composition | entre 1869 et 1890 (l’œuvre, inachevée à la mort de Borodine, est complétée par Alexandre Glazounov et Nikolaï Rimski-Korsakov) |
Création | le 4 novembre 1890 au théâtre Mariinsky, à Saint-Pétersbourg |
Forme | opéra en un prologue et quatre actes |
Instrumentation | voix solistes, chœur mixte et orchestre symphonique |
L’argument
L’histoire se déroule en Russie, en 1185. Après plusieurs pillages perpétrés par les Polovtsiens, le prince Igor part en campagne avec son fils Vladimir contre la tribu tartare menée par le khan Kontchak. Il confie à son beau-frère, le prince Galitzky, le soin de gouverner en son absence, mais celui-ci convoite secrètement le pouvoir et aspire à renverser le prince Igor. Alors que la sœur de Galitzky, Yaroslavna, déplore l’absence de son époux, on annonce la défaite du prince Igor, capturé avec son fils par les ennemis.
Dans le camp polovtsien, Vladimir et la fille du khan, Kontchakovna, tombent amoureux. Le khan consent à cette union et propose à Igor une alliance en échange de sa liberté. Celui-ci refuse et, profitant de l’allégresse générale régnant dans le camp de la victoire, il s’échappe. Son fils reste et épouse Kontchakovna. De retour dans sa cité, dont la tranquillité s’est vue troublée par les agissements de Galitzky, le prince Igor est accueilli en sauveur et acclamé par son peuple.
Focus sur les Danses polovtsiennes
C’est en 1869 que Borodine décide de composer un opéra qui s’inspire de l’ancienne Russie. L’œuvre reste inachevée à sa mort, mais les Danses polovtsiennes issues de l’opéra sont jouées de son vivant. En effet, Borodine redouble d’efforts pour les terminer : elles seront jouées pour la première fois avec succès le 27 février 1879. L’opéra, quant à lui, sera terminé par les compositeurs Rimski-Korsakov et Glazounov.
Le mardi 18 mai 1909, le journal Le Figaro annonce le programme, pour le premier concert des Ballets russes, dont Le Prince Igor, scènes chantées et les Danses polovtsiennes de l’opéra de Borodine
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Des danses authentiquement russes ?
Dans le livret, il s’agit de danses sauvages d’une tribu nomade du XIIe siècle sur les bords de la mer Noire. Les danses sont exécutées dans le camp des Polovtsiens, alors que leur chef, le khan Kontchak, retient prisonnier le prince Igor.
Le public parisien croit, lors de la première du ballet de Diaghilev, voir les danses russes anciennes les plus authentiquesNous avons vu la danse, la danse fidèle dépositaire de notre longue histoire ignorée, la danse sacrée.
Critique du Figaro, 1909. ! La chorégraphie est en réalité créée de toutes pièces par Michel Fokine, le chorégraphe de Diaghilev. Fokine ditOù ai-je trouvé mes idées ? Je dois dire, uniquement dans la musique. J’arrivais aux répétitions avec la partition de Borodine sous le bras : en cela consistait tout mon bagage.
Propos de Michel Fokine. qu’il visualisait tout clairement
avant de partir en répétition donner des indications aux danseurs, qu’il met en mouvement collectivement pour l’occasion, sans véritable soliste désigné. Les artistes qui entourent Diaghilev prennent en fin de compte plutôt appui, pour leur mise en scène, sur le témoignage du peintre américain George Catlin (1796-1872), qui publie en 1842 ses souvenirs illustrés de huit années passées chez les Peaux-Rouges d’Amérique. Il décrit en particulier la Danse du Scalp chez les Sioux, dont aucune description ne pourrait donner plus qu’une faible idée de l’impression terrifiante de ces danses, qui se déroulent au cours de la nuit sombre, au flamboiement des torches
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Déroulé des Danses polovtsiennes
Dans l’opéra, les Danses polovtsiennes apparaissent à la fin de l’acte II et sont accompagnées d’un chœur. Cependant, elles sont régulièrement données en concert dans une version exclusivement instrumentale, où les instruments remplacent les voix. Le début de l’acte II est également introduit par un chœur suivi d’une Danse des jeunes filles polovtsiennes, souvent associée en concert aux Danses polovtsiennes finales.
Cette pièce est composée d’une succession de danses. La première, la Danse ondulante des jeunes filles, commence par une courte introduction jouée à la flûte, à laquelle répond la clarinette. Puis vient le thème chanté à l’unisson par le chœur des jeunes filles (joué au hautbois dans la version instrumentale, relayé par le cor anglais, puis par les cordes), sur ces paroles nostalgiques : Vole sur les ailes du vent, tu es en terre natale, notre chanson de naissance. Là, où nous t’avons facilement chantée, où nous étions tous si libres avec toi.
Après cette danse féminine vient la Danse sauvage des hommes, plus rapide, caractérisée par un thème très sinuant, joué dans le registre aigu par les vents. Les cuivres interviennent ensuite fortissimo. La Danse générale fait entendre avec force les percussions, qui ponctuent un nouveau thème joué à contretemps. Une partie centrale, apaisée, fait entendre les voix de femmes qui alternent avec une voix d’homme (jouées par les cordes, hautbois et clarinettes dans la version instrumentale), avant la reprise marquée des percussions. La Danse des garçons et la deuxième Danse des hommes se succèdent ensuite, avant la reprise de la Danse ondulante des jeunes filles, combinée avec celle des garçons. La fin des Danses polovtsiennes voit se répéter la Danse des garçons et la deuxième Danse des hommes, avant que n’éclate une Danse générale reprenant les thèmes entendus précédemment dans l’introduction et la Danse sauvage des hommes.
Auteur : Bruno Guilois