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D’une seule voix Bruno Mantovani
Carte d’identité de l’œuvre : D’une seule voix de Bruno Mantovani |
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Genre | musique de chambre |
Commanditaire | festival Aujourd’hui Musiques |
Composition | en 2007 |
Dédicataire | Diego et Timothé Tosi |
Création | le 27 novembre 2007 au festival Aujourd’hui Musiques à Perpignan, par Diego Tosi au violon et Timothé Tosi au violoncelle |
Forme | pièce en un seul mouvement |
Instrumentation | 1 violon et 1 violoncelle |
L’œuvre vue par son compositeur
Le duo violon - violoncelle est une formation mythique du XXe siècle, tant certaines des pièces qui lui sont consacrées (je pense notamment à la Sonate de Maurice Ravel) sont des chefs-d’œuvre absolus. Pourtant, écrire pour cet effectif n’est pas de tout repos pour un compositeur, car sa pureté (liée à l’absence d’instruments résonnants, de doublures, ainsi qu’à l’homogénéité de timbres) empêche tout « maquillage ». Le duo pousse à l’évidence, à l’ascèse, notamment sur le plan harmonique : la pensée verticale est soumise au fait qu’il s’agit là de deux instruments monodiques.
Comme son titre l’indique, cette œuvre est en fait un solo pour deux instruments : l’homorythmie prévaut ici, sauf dans des séquences utilisant des procédés de bourdon inspirés par la musique indienne : un des instruments assure une trame statique alors que l’autre agit soit par son lyrisme, soit dans un registre plus discontinu, voire bruitiste. Cette musique à « une voix » laisse aussi la part belle à l’ornementation : l’utilisation des quarts de ton renvoie à une conception très orientaliste de la ligne qui, ici, n’est jamais interrompue, mais s’anime lors de relais entre les deux instruments.
Commandé par le festival Aujourd’hui Musiques de Perpignan, D’une seule voix est dédié à Diego et Timothé Tosi qui ont créé l’oeuvre en novembre 2007.
Bruno Mantovani
Caractéristiques de l’œuvre
Dans cette pièce en forme de duo, Bruno Mantovani instaure un jeu entre les deux instruments solistes de manière à ne faire entendre qu’une seule voix tout au long du morceau, comme le suggère le titre de la pièce. Pour cela, il fait intervenir chacun des protagonistes de différentes façons :
- un des deux instruments développe seul une mélodie, pendant que l’autre l’accompagne d’une note tenueC’est ce qu’on appelle un « bourdon ». Comme l’explique le compositeur, c’est un procédé qui se veut inspiré de la musique indienne. ;
- les deux instruments prennent tour à tour la parole, s’échangeant très rapidement des bribes de mélodie dans un même registrehauteur de son, donnant l’impression qu’une seule personne parle ;
- les deux instruments jouent réellement « d’une seule voix », en homorythmieLes deux instruments jouent ensemble sur le même rythme..
Le compositeur multiplie les effets de jeu aux deux instruments : trilles, trémolos, jeu sul ponticellosur le chevalet, ce qui produit un son mince et éthéré ou sul tastosur la touche, ce qui produit un son mat et sombre... Il donne des indications très précises quant à la manière d’interpéter chaque note (vibrer ou non par exemple), et joue sur les contrastes de nuances (rapides crescendos et decrescendos, nuance forte ou piano subito...). L’utilisation de quart de tonDans la musique classique occidentale, l’échelle couramment utilisée est divisée en douze demi-tons. Le quart de ton, qui correspond donc à la moitié d’un demi-ton, est très peu utilisé. déstabilise l’écoute, en donnant l’impression de jouer « faux ».