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Réveil des oiseaux Olivier Messiaen
Carte d’identité de l’œuvre : Réveil des oiseaux de Olivier Messiaen |
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Genre | musique concertante |
Composition | en 1953 en Île-de-France |
Dédicataire | Jacques Delamain |
Création | le 11 octobre 1953 au festival de Donaueschingen, en Allemagne, par Yvonne Loriod au piano et l’Orchestre du Südwestfunk Baden-Baden sous la direction de Hans Rosbaud |
Forme | œuvre découpée en quatre parties : 1. Minuit 2. Quatre heures du matin, l’aube, réveil des oiseaux 3. Chants de la matinée 4. Midi |
Instrumentation | piano solo bois : 1 piccolo, 4 flûtes, 3 hautbois, 1 cor anglais, 4 clarinettes, 1 petite clarinette, 1 clarinette basse, 3 bassons cuivres : 2 cors, 2 trompettes percussions : 1 xylophone, 1 glockenspiel, 1 célesta cordes : 8 violons 1 et 8 violons 2, 8 altos, 8 violoncelles, 6 contrebasses |
Contexte et création
Il s’agit de la première grande partition d’orchestre que Messiaen consacre aux oiseaux. Le musicien honore une commande du Dr Heinrich Strobel (critique et musicologue allemand). L’œuvre est dédiée à la mémoire de l’ornithologuepersonne qui étudie les oiseaux Jacques Delamain. La pièce d’environ 30 minutes est créée au festival de Donaueschingen le 11 octobre 1953. Sa future femme Yvonne Loriod est au piano, accompagnée par l’Orchestre du Südwestfunk Baden-Baden dirigé par Hans Rosbaud.
Messiaen ornithologue
Réveil des oiseaux est une œuvre entièrement construite à partir de chants d’oiseaux. Pour le compositeur, ces animaux ont de grandes valeurs spirituelles identifiables aux messagers de Dieu. Depuis longtemps, le musicien passe des heures à écouter et à transcrire les chants d’oiseaux et désire s’en servir comme matériau original pour ses compositions. De plus, Messiaen fréquente les plus grands ornithologues et parcourt le monde entier afin de découvrir de nouvelles espèces. Le musicien se disait lui-même autant ornithologue que compositeur.
Comment retranscrire un chant d’oiseau ?
Bien évidemment, Messiaen adapte les chants afin qu’ils puissent être interprétés par des musiciens. Il use généralement de transpositions vers le grave et ralentit souvent le tempo. Le compositeur explique lui-même : La reproduction du timbre des oiseaux m’a contraint à de constantes inventions d’accords, de sonorités, de combinaisons de sons et de complexes de sons qui aboutissent à un piano qui ne sonne pas "harmoniquement" comme les autres pianos.
Dans Réveil des oiseaux, Messiaen utilise une orchestration riche et variée, et exploite les diverses possibilités instrumentales dans des effets de jeux recherchés : trilles, accents, flatterzungeDans le jeu de certains instruments à vent (flûte, clarinette, trompette...), le flatterzunge est un coup de langue répété rapidement produisant un effet de trémolo., glissando… La partition fourmille d’indications sur la façon de jouer les notes : « sonorité pincée », « suppliant », « miaulement féroce », « un peu irrité »…. Le compositeur va même jusqu’à noter à titre indicatif les cris des oiseaux sous forme d’onomatopées, et recommande chaleureusement au pianiste quelques promenades en forêt, au printemps, surtout de bonne heure le matin, pour prendre connaissance de ses modèles
!
Une œuvre inouïe
Réveil des oiseaux, qui ne comprend que des chants d’oiseaux (et non basé sur des thèmes ou des motifs), se découpe en quatre parties, détaillées par l’auteur en début de partition. Pour Messiaen, l’œuvre respecte la marche vivante des heures du jour et de la nuit
et rassemble les oiseaux chanteurs de même pays, de même habitat, aux heures où ils chantent en respectant les solos, les grands tutti, les petits tutti, leurs places et leurs proportions
.
Le Printemps.
Minuit : l’œuvre débute sur un solo de rossignol joué au piano. Bientôt, deux autres rossignols viennent le rejoindre (toujours au piano) dans un discours animé. Après un bref moment de silence, quelques chants de la nuit émergent dans l’obscurité : chouette chevêche au violon solo, bouscarle à la petite clarinette, alouette lulu à la petite flûte… La nature s’agite tout doucement.
4h du matin, l’aube, le réveil des oiseaux : huppe, pic-vert, rouge-gorge, moineau…, plus d’une quinzaine d’espèces différentes font successivement leur apparition. Tandis que tous les instruments entrent progressivement en jeu, les chants des oiseaux se mêlent les uns aux autres dans une joyeuse cacophonie. Soudain, le silence se fait pour accueillir religieusement le lever du soleil.
Chants de la matinée : le babillage des oiseaux reprend son cours. Tantôt l’un après l’autre, tantôt ensemble, les chants de la fauvette, de la grive musicienne, ou encore du merle dialoguent gaiement à travers une orchestration colorée et originale. Une longue cadence du piano reprend des fragments de chants, appels et cris de nombreux oiseaux (verdier, mésange bleue, loriot…) pour finir sur un duo entre rouge-gorge et merle noir.
Midi : après un grand silence, cette partie très courte fait entendre pinson, merle et tambourinage du pic épeiche. L’œuvre se termine sur l’appel du coucou (joué par les blocs chinois), indiqué « au loin ».
Auteur : Jean-Marc Goossens
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Morceaux choisis : l’oiseau
Une sélection par le détail d’œuvres du Musée de la musique sur le thème de l’oiseau.