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Nuit d’étoiles Claude Debussy
Carte d’identité de l’œuvre : Nuit d’étoiles de Claude Debussy |
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Genre | musique vocale : mélodie |
Texte | poème de Théodore de Banville |
Composition | en 1880 à Paris |
Dédicataire | Madame Moreau-Sainti |
Instrumentation | voix et piano |
Sa première œuvre éditée
En 1880, Debussy a dix-huit ans. Pour subvenir à ses besoins, il devient accompagnateur des cours de chant de Madame Moreau-Sainti. Plus que sa fonction et le répertoire qu’il est amené à jouer, c’est la compagnie et l’élégance des jeunes femmes fréquentant sa classe qu’il semble apprécier. C’est à cette période qu’il compose Nuit d’étoiles. Ce n’est pas sa première mélodie, mais c’est par contre sa première œuvre éditéepar un ami de la famille Debussy.
Une mélodie
Le genre musical de la mélodie apparaît en France au XIXe siècle. Comme le lied en Allemagne, la mélodie est une pièce pour voix et piano, parfois voix et orchestre. Le texte y est d’une importance prépondérante, et le compositeur s’attache au sens profond des vers pour leur « mise en musique ». Le piano, plus qu’un simple accompagnateur, est un véritable partenaire.
Le texte poétique et musical
Le poème est de Théodore de Banville (1823-1891) qui y exprime avec nostalgie des « amours défunts ».
Nuit d’étoiles, sous tes voiles,
sous ta brise et tes parfums,
triste lyre qui soupire,
je rêve aux amours défunts.
La sereine mélancolie vient éclore
au fond de mon cœur,
et j’entends l’âme de ma mie
tressaillir dans le bois rêveur.
Dans les ombres de la feuillée,
quand tout bas je soupire seul,
tu reviens, pauvre âme éveillée,
toute blanche dans ton linceul.
Je revois à notre fontaine
tes regards bleus comme les cieux ;
cette rose, c’est ton haleine,
et ces étoiles sont tes yeux.
Debussy fait ressortir par sa musique l’univers nocturne du poème. La courbe mélodique du chant est souple et aérée. Elle est entrecoupée de silences qui laissent sous-entendre des soupirs et créent un temps d’observation et de réflexion. La mélodie est introduite par des arpèges répétés qui évoquent l’accompagnement d’une guitare ou d’une mandoline propre aux sérénadesgenre musical appartenant aux musiques nocturnes. Leur clarté figure un scintillement. Le piano devient ensuite plus lyrique et expressif, collant parfois à la ligne du chant. Il apporte à chaque strophe un nouvel élan et une coloration particulière. La mélodie a une structure proche d’un rondeaualternance entre des couplets et un refrain de par la répétition des premiers vers du poème qui deviennent un refrain.
Auteure : Aurélie Loyer