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Photo : Claude Germain, photographe

Vièle "sarangi"

Anonyme

1e moitié 20e siècle

Uttar Pradesh / Inde / Asie

E.2020.4.1

Vues

  • Photo : Claude Germain, photographe
  • Vièle "sarangi", Anonyme, Uttar Pradesh ?, Inde, Asie, première moitié du 20e siècle, E.2020.4.1, vue de dos
    Photo : Claude Germain, photographe
  • Vièle "sarangi", Anonyme, Uttar Pradesh ?, Inde, Asie, première moitié du 20e siècle, E.2020.4.1, vue de profil droit
    Photo : Claude Germain, photographe
  • Vièle "sarangi", Anonyme, Uttar Pradesh ?, Inde, Asie, première moitié du 20e siècle, E.2020.4.1, vue de détail des chevilles
    Photo : Claude Germain, photographe
  • Vièle "sarangi", Anonyme, Uttar Pradesh ?, Inde, Asie, première moitié du 20e siècle, E.2020.4.1 et E.2020.4.2, vue de trois quarts avec son archet
    Photo : Claude Germain, photographe

Description

Présentation
Cet instrument relève de la catégorie du sarangi dit "classique" qui se développe à partir du milieu du 19e siècle. Il est accompagné de son archet, voir E.2020.4.2.
Description
Taillé dans un bloc de bois, appelé tun (acajou indien Toona ciliata). Il se caractérise par la présence de trois cordes mélodiques en boyau de chèvre auxquelles s'ajoute une trentaine de cordes sympathiques métalliques (tarab). Le manche court et creux, qui reçoit sur son côté gauche une vingtaine de chevilles pour les cordes sympathiques, est surmonté de deux chevilliers superposés recevant les chevilles des cordes mélodiques et une partie de celles des cordes sympathiques. La caisse de résonance cylindrique et cintrée est recouverte d'une peau de chèvre collée. Le chevalet en os, qui prend la forme d'un éléphant et supporte l'ensemble des cordes, repose sur une bande de cuir maintenue contre la caisse de résonance au moyen de rondelles de feutrine. Sur le chevillier sont fixés deux chevalets plats supportant les cordes sympathiques ainsi que deux sillets (l'un pour les cordes mélodiques et l'autre pour les cordes sympathiques).
Dimensions
Longueur totale 650 mm.
Matériaux
acajou, boyau de chèvre, métal, peau de chèvre, os, cuir, feutrine.
Marques et inscriptions
Une étiquette, en partie déchirée, pourrait indiquer le nom de l'ancien propriétaire.
Décor
Le sommet du chevillier est décoré d'un ornement en os représentant deux oiseaux se faisant face.
Notes
Lieu de création incertain.
Historique
Acheté dans les années 1960 chez un antiquaire à Bombay (A. K. Essajee) comme un "dilruba", l'origine exacte de cet instrument est inconnue. Cependant, sa facture soignée le rapproche fortement des pièces produites à Meerut (Uttar Pradesh), dans l'entourage de Masita (1840-1920) et de son élève, Abdul Aziz Behra. Cette pièce illustre ainsi l'aboutissement de la dernière phase de développement du sarangi qui, tout au long du 19e siècle, a vu s'accroître sa taille et se multiplier le nombre de cordes sympathiques.
Acquisition
Don - 27/11/2020
Contexte
Emblématique de l'Inde du Nord, le sarangi est sans aucun doute l'un des instruments les plus importants de l'histoire de la musique hindoustanie. Il se rattache à une vaste famille de vièles monoxyles, présentes sous des formes diverses en Asie centrale et du Sud (Pakistan, Afghanistan, Népal) qui ont en commun une caisse de résonance cintrée en son milieu et recouverte partiellement ou totalement d'une peau, un manche court et sans frettes et un chevillier évidé recevant les chevilles des cordes sympathiques. A la différence de la cithare tubulaire bin (autre instrument historique majeur de l'Inde du Nord), l'histoire du sarangi est très mal connue. Si l'instrument est mentionné dès le XIIIe siècle dans les traités musicaux sanscrits et indo-persans, les premières descriptions précises apparaissent dans les sources écrites et visuelles sous le règne de l'empereur moghol Akbar (r. 1556-1605) à la fin du XVIe siècle, mais son origine est sans doute bien antérieure. Le sarangi était joué dans un contexte populaire ou pour accompagner les chants religieux. Il semble qu'il ait intégré le champ de la musique classique, jouée dans les grands centres urbains et les cours princières, au XVIIIe siècle, au moment où le style vocal khayal, auquel l'instrument demeure attaché, connut un développement important. A la fin du XIXe siècle, le sarangi tomba cependant en désuétude. L'introduction de l'harmonium, plus facile à apprendre et à jouer, ne nécessitant pas le long travail d'accordage demandé par le sarangi, fut sans doute en partie responsable de ce déclin. Mais l'association des joueurs de sarangi aux danses de courtisanes (appelées nautch dancers dans la littérature européenne du XIXe siècle), autrefois très prisées des milieux aristocratiques, pourrait aussi avoir contribué à lui conférer une mauvaise réputation sous l'influence du puritanisme des missionnaires britanniques qui virent dans ces danses sensuelles une marque d'immoralité. Le musicien se tient assis, les jambes croisées, et maintient le sarangi contre son épaule gauche. Lorsqu'il se produit en solo, le sarangi est accompagné par les tabla et par un instrument -bourdon comme le luth tampura.
Localisation au Musée
Non exposé.
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