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Hans Christian Andersen (1805-1875)
Hans Christian Andersen est un auteur de contes et autres genres littéraires ayant vécu au Danemark au XIXe siècle. Si, dans le monde entier, le nom d’Andersen est associé presque exclusivement aux contes, un regard sur sa biographie nous montre à quel point la vie et l’œuvre de ce personnage fantasque ont été foisonnants.
Un être singulier, à l’image de ses personnages
Avant même sa naissance à Odenseville située au sud du Danemark en 1805, l’histoire familiale d’Andersen se conjugue avec mythes et affabulationsLa famille aurait d’abord été aisée, avant d’endosser une condition plus modeste... au dire d’une grand-mère quelque peu romanesque.. Aussi, dès son plus jeune âge, Hans Christian vit à la frontière entre réalité et fictionIl s'invente une sœur idéale, que l’on retrouve à ses côtés dans La Reine des neiges.. Choyé par ses parents et sa grand-mère, il montre de l’intérêt pour tout ce qui a trait à la création : il est renvoyé de l’école pour avoir desiné un « curieux château », il se construit un petit théâtre et taille des costumes pour ses poupées... Âgé d’une dizaine d’années, il écrit ses premiers textes de théâtre, qui font dire à sa mère qu’il est fou ! De manière générale, et cela le suivra tout au long de sa vie, les gens sont touchés par sa personnalité peu commune, mêlée d’excentricités et de mélancolie. Il fascine et séduit son entourage, mais aussi ses lecteurs. En effet, à la fin de sa vie, plusieurs collectes visant à soutenir l’auteur seront lancées, dont une par des enfants de New York !
Le goût du voyage
Si le voyage se fait souvent intérieur pour Andersen, par le biais de son imagination débordante, il n’en nourrit pas moins un goût prononcé pour de véritables périples, au plus ou moins long cours. C’est le trajet régulier qu’il effectue du centre de CopenhagueIl y est arrivé à l’âge de 14 ans, après avoir suivi une comédienne. à Christianhavn (sur l’île d'Amager) qui lui inspire son premier récit de voyage, la fantaisie baroque Promenade du canal de Holmen à la pointe orientale d'Amager en 1828. Par la suite, il voyage à travers l’Allemagne, la France, la Suisse, l’Italie. Comme pour le roman précédemment cité, les textes inspirés par ces différentes destinations ne sont pas des récits de voyage au sens strict mais plutôt des fictions traduisant les émotions ressenties par l’auteur dans l’un ou l’autre de ces endroits. Ainsi, L’Improvisateur (1834-1835), roman à succès en deux volumes écrit sous l’influence de Germaine de Staël, est une œuvre singulière mêlant histoire et légendes italiennes, associées à la vision quelque peu fantasmée du pays d’Andersen.
Un production littéraire foisonnante, parfois incomprise
Dès son arrivée à Copenhague, Andersen prend des cours de chant, de danse, d’art dramatique et écrit : du théâtre mais aussi des poèmes (dont certains seront mis en musique par des compositeurs tels que Schumann ou Grieg), des romans (historiques, fantastiques) et des nouvelles, sans oublier son autobiographie. Paradoxalement, le genre théâtral, qu’il affectionne depuis l’enfance et pour lequel il est venu dans la capitale danoise, sera continuellement une source d’échecs cuisants. En revanche, les romans inspirés de ses voyages seront auréolés de succès. Cependant, aux yeux d’un large public, et surtout dans la postérité, c’est bien au conte que le nom d’Andersen est associé.
Andersen conteur
Plus de 150 contes ont été publiés entre 1835 et 1873 par Andersen. Si, au départ, les recueils portent le titre de Contes pour enfants, l’auteur conteste par la suite la spécificité de ce lectorat. Ses récits doivent s’adresser à tout le monde. Paradoxalement, les contes les plus célèbres dans le monde entier (Andersen a été traduit dans plus de 100 langues !) ne sont que peu connus au Danemark. Contrairement aux frères Grimm ou à Charles Perrault, Andersen n’est pas un collecteur. Dans un premier temps, ses contes sont nourris de la tradition populaire, notamment des histoires entendues dans son enfance, mais il s’en détache peu à peu pour proposer des créations originales, dans un style simple qui ne l’empêche pas d’exprimer les idées et les émotions les plus subtiles. Rois et reines réels ou légendaires, pauvres gens, animaux, plantes, créatures féeriques sont tour à tour mis en scène dans des récits qui comportent souvent une dimension autobiographique, voire symbolique. Par exemple, la fin du Vilain Petit Canard symbolise la réussite littéraire d’Andersen, après tous les échecs que celui-ci a essuyés notamment au théâtre. La Petite Fille aux allumettes est un hommage rendu à sa grand-mère contrainte à mendier lorsqu’elle était enfant, mais aussi à une petite fille qui s’abritait dans le renfoncement de la maison voisine de celle du conteur à Odense.
Adaptations musicales
Fortes de leur succès, les histoires d’Andersen inspirent de nombreux artistes : écrivains, metteurs en scène, réalisateurs, chorégraphes, sculpteurs, peintres, et bien sûr compositeurs. Plusieurs contes deviendront ainsi des œuvres musicales :
- Le Vilain Petit Canard, un conte musical de Prokofiev ;
- La Petite Sirène, une pièce pour orchestre de Zemlinsky ou encore un opéra de chambre radiophonique de Tailleferre ;
- La Princesse au petit pois, un opéra de Ernst Toch ;
- Le Rossignol, un opéra de Stravinski d’après Le Rossignol et l’empereur de Chine.
En 2018, le metteur en scène Édouard Signolet fait de Poucette l’héroïne de son nouveau spectacle musical, associé à la publication d’un livre-disque aux éditions Didier Jeunesse .
Quelques contes parmi les plus célèbres d’Andersen
- La Princesse au petit pois
- La Petite Sirène
- Poucette
- Le Stoïque Soldat de plomb
- Le Vilain Petit Canard
- Le Rossignol et l’empereur de Chine
- La Reine des neiges
- La Petite Fille aux allumettes
Auteure : Caroline Heudiard