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Le Bûcher d’hiver Sergueï Prokofiev
Carte d’identité de l’œuvre : Le Bûcher d’hiver de Sergueï Prokofiev |
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Genre | musique symphonique avec voix |
Texte | d’après un conte écrit par Samuil Marshak |
Langue | russe |
Composition | en 1949-1950 à Saint-Pétersbourg |
Création | le 19 décembre 1950 à Moscou |
Forme | suite composée de huit mouvements :
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Instrumentation | voix : chœur de garçons et récitant bois : 1 piccolo, 3 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 1 basson cuivres : 4 cors, 2 trompettes, 1 trombone, 1 tuba percussions : timbales, grosse caisse, cymbales, triangle, tambour militaire, xylophone clavier : 1 piano cordes pincées : 1 harpe cordes frottées : violons 1 et 2, altos, violoncelles, contrebasses |
Une œuvre pour les enfants mais…
Moins connu que Pierre et le loup, Le Bûcher d’hiver est aussi destiné aux enfants. Cette suite symphonique a été composée presque quinze ans plus tard, dans un tout autre contexte. En effet, la première œuvre a été commandée à des fins pédagogiques, pour que les plus jeunes découvrent les différents instruments de l’orchestre, alors que la deuxième illustre un conte écrit par Samuil Marshak, poète de la littérature enfantine. Or, dans la Russie de 1949, les artistes doivent créer des œuvres patriotiques, et ce conte s’en ressent fortement. D’ailleurs, l’auteur de l’histoire a souhaité en modifier le texte, quelques temps après sa créationpar l’Orchestre de la Radio d’État soviétique en 1950, afin de le rendre moins « soviétique ». Mais ce nouveau texte n’a jamais été relié à la partition, puis les complications de l’histoire politique ont fait que Le Bûcher d’hiver est resté quelque peu dans l’oubli.
L’histoire
D’une grande simplicité, elle décrit le voyage d’un groupe de jeunes garçonsdans l’histoire originale, de « jeunes pionniers », organisation de jeunes communistes : leur départ en train, la neige qui tombe, le patinage sur un lac gelé, leur feu de camp dont est tiré le titre, leur nuit et leur retour. Après le feu de camp, ils entonnent un chant, d’où l’adjonction d’un chœur de garçons.
Une suite pour orchestre
Une suite est un enchaînement de mouvements courts. C’est un des plus anciens genres de la musique instrumentale, certaines suites de danses remontant au XIVe et XVe siècles. Dans Le Bûcher d’hiver, chaque mouvement correspond à un épisode de l’histoire dont il porte le titre. La musique de Prokofiev y est très descriptive, et les mélodies évocatrices.
Le Départ, le train et Le Retour
Dans ces deux mouvements encadrant l’histoire, Prokofiev illustre musicalement la machinerie du train ainsi que l’animation qui règne à l’intérieur des wagons. Après un appel introductif des cors, les principaux éléments de la partition sont :
- une « mécanique musicale » créée par un mouvement perpétuel des cordes, percussions, cors, trombone et tuba ;
- des sifflets imités par la trompette ;
- une mélodie enjouée des bois, attaquée sur le motif du sifflet.
La partie centrale, plus douce, renvoie à l’intérieur confortable du train et à la joie des enfants. Le lourd mouvement du train est remplacé par un mouvement continu et fluide de doubles croches et une seconde mélodie, plus sautillante, apparaît.
Pour Le Retour, mouvement très bref, l’idée musicale du train est rapidement évoquée, comme un rappel dont les premiers mots suffiraient à comprendre toute la suite.
Auteure : Aurélie Loyer