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Le quintette à vent en quelques mots
La naissance du quintette à vent au XVIIIe siècle
Moins célèbre que le quatuor à cordes, le quintette à vent peut être considéré comme la formation de musique de chambre analogue à celle consacrée aux instruments à archet. La création de cette nouvelle association de timbres, au XVIIIe siècle, va permettre aux vents de profiter d’une place de choix dans les salons et de s’émanciper des rôles secondaires qu’ils tenaient dans les symphonies.
Haydn, toujours en quête de nouveautés et profitant de la qualité des instrumentistes autour de lui, est un des premiers compositeurs à écrire de la musique de chambre pour ces instruments. L’effectif n’est pas encore fixe et il se sert souvent d’un ensemble où les instruments évoluent deux par deuxdeux hautbois, deux cors, deux bassons, par exemple, comme il est d’usage dans la symphonie.
Il faut attendre l’évolution de la facture instrumentale et le développement du système de clés vers 1830 pour que les ensembles à vent, encore à un stade primitif à la fin du XVIIIe siècle, puissent concurrencer les possibilités techniques de la famille des violons. C’est le XIXe siècle qui voit l’avènement du quintette tel que nous le connaissons : flûte, hautbois, clarinette, cor et basson. Les 24 Quintettes d’Anton Reicha1770-1836, compositeur tchèque très présent à Vienne et à Paris. Admirateur de Haydn et ami de Beethoven, il joue de la flûte et du violon., composés en 1811, sont parmi les premières pièces qui lui sont consacrées.
Le quintette à vent au XXe siècle
Le quintette devient un usage de la musique de chambre dès lors que son effectif est fixé. Il s’impose petit à petit comme une formation à part entière et gagne en popularité dans un XXe siècle en quête de nouveautés. L’innovation et le désir d’aller vers l’inexploité poussent les compositeurs à mettre au goût du jour des instruments jusqu’alors délaissés pour les traditionnelles cordes. L’intérêt pour les percussions et les vents s’intensifie, le corpus qui leur est consacré ne cesse de croître, et des œuvres marquantes vont faire de cette formation une tradition de la musique de chambre.
Hindemith (avec Kleine Kammermusik, 1923), Schönberg (avec Wind Quintet, 1923-1924), Berio (avec Opus Number Zoo, 1951) ou encore Stockhausen (avec Adieu, 1966) font partie des nombreux compositeurs à s’être intéressés au quintette à vent. Celui-ci est bien souvent, pour les compositeurs du XXe siècle, le moyen d’utiliser de nouvelles sonorités tout en se référant à un cadre connu. Car si le quintette à vent est une expérimentation au XVIIIe siècle, l’engouement du XIXe et du début du XXe le fait devenir un genre traditionnel et incontournable pour tout compositeur désireux de comprendre les enjeux de l’écriture pour instruments à vent.
Les instruments du quintette à vent
La flûte traversière : aujourd’hui en métal mais faite en bois jusqu’au XXe siècle, la flûte traversière est un instrument très ancien. L’instrumentiste change de sons en bouchant les trous présents sur le corps de l’instrument. Le facteur allemand Theobald Boehm développe dans les années 1830 le système de clésdispositif mécanique permettant notamment de boucher ou d’ouvrir des orifices hors de portée des doigts qui améliore les capacités techniques de l’instrument.
Le hautbois : il se caractérise par son anche double, composée de deux morceaux de roseau courbes, posés l’un sur l’autre. Fait le plus souvent en ébène, il a lui aussi profité de l’amélioration de sa facture par le système de clés.
La clarinette : elle possède un bec sur lequel vient se poser une anche simple que l’instrumentiste fait vibrer en soufflant. La clarinette possède plusieurs dérivés pouvant explorer une large palette de registres : clarinette en la, clarinette en si bémol, clarinette basse, clarinette contrebasse.
Le cor d’harmonie : c’est un instrument à vent de la famille des cuivres. Il est fait d’un tube conique enroulé et d’une embouchure en forme d’entonnoir à laquelle il doit son timbre moelleux et délicat. Contrairement aux bois, il apparaît plus tardivement, au début du XVIIIe siècle.
Le basson : comme le hautbois, le basson est un instrument à anche double. Celle-ci est insérée dans un tube en métal appelé le bocal. Plus grand que le hautbois et le cor anglais, il est aussi plus grave. Il apparaît dès le XVIIe siècle.
Auteure : Marjorie Trocq