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La Flûte enchantée Wolfgang Amadeus Mozart 2. L’argument
Ouverture
S’adressant à tous les âges, La Flûte enchantée est une œuvre riche en symboles et idéaux. D’ailleurs, la plupart des thèmes abordés sont inspirés des rituels d'initiation de la franc-maçonnerie dont Mozart faisait partie depuis quelques années. À l‘image d’un franc-maçon, Pamino progresse d’étape en étape à la recherche de la Vérité. Grâce aux lumières de ses réflexions et à la reconnaissance de nombreux symboles, il triomphe des épreuves qui le mènent à la connaissance de soi. Par la profondeur des thèmes évoqués, La Flûte enchantée reflète nos interrogations sur les mystères de la vie, les contradictions du monde et la recherche du spirituel.
L’Ouverture présente une grande richesse de contrastes. La forme alterne des passages lents, mystérieux et interrogatifs, avec des passages rapides, pleins de vitalité. Au sommet de son art, Mozart mélange un discours fuguéforme en imitation et la forme sonateforme très courante à l’époque de Mozart, présentant deux thèmes opposés par leur caractère traditionnelle de la musique classique.
De caractère solennel, le début s'amorce par trois grands accords énoncés par le tuttitous les instruments de l’orchestre : voici le candidat qui frappe à la porte du temple. Le passage initiatique de l'ignorance, symbolisé par un Adagio introductif sombre et tendu, s’oppose à la connaissance représentée dans un Allegro vif, riche en imitations. La première partie en fugatoimitation d’un même motif par les différents instruments, les uns à la suite des autres représente le cheminement de l’apprenti. La deuxième partie, plus mélodique, entrecoupée par le thème initial, propose un dialogue entre la flûte et le hautbois. Le retour des accords solennels du début laisse place à un développement du fugato initial, et l'ouverture s’achève dans un final triomphant plein de joie.
Acte I
Tamino, un prince égyptien, est pris en chasse par un monstrueux serpent. Il appelle désespérément à l’aide avant de tomber évanoui. C’est alors que trois dames, envoyées par la Reine de la Nuit, entrent en scène et tuent le serpent. La beauté du prince éveille en chacune d’elles un sentiment amoureux, et toutes aimeraient rester auprès de lui. Mais elles quittent finalement la scène, et Tamino se réveille, découvrant stupéfait le serpent mort.
L’oiseleur Papageno, toujours joyeux et prêt à séduire de jolies jeunes filles, entre en scène (air « Der Vogelfänger bin ich ja », « Oui, je suis l’oiseleur »). En grand menteur, il s’attribue le mérite d’avoir sauvé le prince du serpent ! Les trois dames interviennent à nouveau pour punir Papageno de ce mensonge. Elles remettent à Tamino le portrait de Pamina, la fille de la Reine de la Nuit, dont le prince tombe immédiatement amoureux (air « Dies Bildnis ist bezaubernd schön », « Ce portrait est un ravissement ») Les trois dames apprennent à Tamino que Pamina a été enlevée par un être maléfique, le grand-prêtre Sarastro. Apparaît alors la Reine de la Nuit en personne, qui promet la main de sa fille au jeune prince si celui-ci la délivre. Les trois dames remettent à Tamino une flûte magique en or, qui a le pouvoir d’agir sur les sentiments des personnes auxquelles il en jouera. Papageno reçoit, quant à lui, un jeu de clochettes métalliquesIl s’agit du glockenspiel.. Il doit suivre Tamino et l’aider à délivrer la princesse. Trois jeunes garçons doivent apparaître au cours de leur périple, afin de les guider dans leur quête.
Dans une somptueuse salle égyptienne du palais de Sarastro, la belle Pamina est retenue prisonnière. Monostatos, au service du grand-prêtre, demande des fers pour retenir la princesse qui vient d’essayer de s’enfuir. Celle-ci s’évanouit. Restée seule et revenant à elle, Pamina se plaint des souffrances qu’elle endure. Papageno survient et apprend à Pamina qu’un prince est tombé amoureux d’elle et doit venir la délivrer. Il se plaint de son côté de ne pas avoir de femme à aimer : les deux personnages entament alors le duo « Bei Männern, welche Liebe fühlen » (« Tout homme qui sait aimer »).
De son côté, Tamino poursuit sa quête. Dans un bois se dressent trois temples, celui de la Sagesse, celui de la Raison et celui de la Nature. Les trois garçons annoncés font leur apparition, et recommandent à Tamino d’être « ferme, patient et discret ». Le jeune prince apprend que Pamina est toujours vivante, et, plein de joie, joue pour la première fois de la flûte magique. Pamina et Papageno, qui se sont échappés, entendent pleins d’espoir la flûte de Tamino. Mais Monostatos les rattrape et au moment où il va les enchaîner, Papageno joue des clochettes magiques. La musique enchanteresse fait fuir Monostatos et les esclaves qui l’accompagnaient.
Surgit alors Sarastro sur un char tiré par six lions. Il pardonne à Pamina sa fuite mais décide de la garder prisonnière car, dit-il, sa mère la Reine de la Nuit est une femme orgueilleuse. Enfin, Pamina et le prince se découvrent l’un l’autre avec émerveillement. Sarastro, qui se révèle être bien différent du tyran décrit par la Reine de la Nuit, est prêt à donner Pamina en mariage à qui sera digne d’elle. Ainsi, il ordonne que Papageno et Tamino soient conduits vers le temple des épreuves.
Acte II
Tamino et Papageno continuent leur voyage initiatique. Deux prêtres interviennent et demandent aux deux personnages ce qu’ils recherchent. Tamino répond qu’il est en quête d’amitié et d’amour, et qu’il est prêt à traverser toutes les épreuves pour obtenir Pamina. Papageno, peureux, refuse de suivre Tamino jusqu’à ce qu’un des prêtres lui promette l’amour d’une certaine… Papagena ! La première épreuve pour Tamino et Papageno consiste à garder le silence. Ils restent seuls dans l’obscurité, alors que les trois dames surviennent à nouveau, et essaient de les faire parler. Papageno cède, alors que Tamino résiste. Les trois femmes disparaissent alors, frappées de malédiction par les prêtres. L’un deux conduit les deux héros vers leur nouvelle épreuve.
Dans un jardin, Pamina est endormie. Survient la Reine de la Nuit, furieuse que Tamino soit maintenant du côté de Sarastro. Elle remet à sa fille un poignard et lui ordonne de tuer Sarastro (air « Der Hölle Rache kocht in meinem Herzen », « Une terrible vengeance consume mon cœur »). Restée seule, Pamina confesse qu’elle ne pourra jamais commettre un meurtre. Sarastro arrive et la sur le sort qu’il réserve à sa mère : il ne souhaite pas se venger d’elle, bien qu’il soit au courant de ses projets (air « In diesen heiligen Hallen », « En ces hauts lieux sacrés »).
Tamino et Papageno, de leur côté, sont conduits dans une grande salle où ils doivent à nouveau garder le silence, mais Papageno ne peut s’empêcher de parler. Survient une vieille femme qui donne à boire à Papageno, et lui apprend qu’il serait son « galant » ! Resté silencieux, Tamino préfère jouer de la flûte, dont le son attire Pamina. Le prince, lié par son serment, refuse de lui parler, plongeant Pamina dans un grand désespoir (air « Ach, ich fühl’s, es ist verschwunden », « Ah, je le sens, il s’est enfui pour toujours »).
Papageno et Tamino se remettent en route pour de nouvelles épreuves. À l’intérieur d’une pyramide, Sarastro félicite Tamino pour sa fidélité au serment qu’il a prêté et le met en présence de Pamina. Mais les deux jeunes gens doivent encore une fois se séparer. En revanche, Papageno apprend qu’il ne pourra jamais être un initié, comme le sera Tamino, et se console en buvant un verre de vin (air « Ein Mädchen oder Weibchen », « Une fille ou une petite femme »). Surgit à nouveau la vieille femme, qui se transforme cette fois en Papagena, la jeune femme tant attendue par Papageno. Mais elle disparaît aussitôt car l’oiseleur n’est pas encore digne d’elle.
Deux hommes d’armes annoncent à Tamino la dernière épreuve. Il doit affronter les quatre éléments – eau, feu, air et terre – et la peur de la mort. Il est rejoint par Pamina, au comble du bonheur. Ils traversent tous deux sains et saufs la dernière épreuve, grâce à la flûte enchantée. Papageno, désespéré de ne plus avoir sa Papagena, menace de se suicider. Mais celle-ci apparaît bientôt, au son des clochettes magiques.
Pendant ce temps, la Reine de la Nuit, les trois dames et Monostatos rallié à elles tentent de s’approcher du temple, afin d’enlever Pamina et de tuer Sarastro. Tous sont engloutis dans les profondeurs de la terre, et le chœur final chante la victoire du Soleil sur les forces des Ténèbres.
Auteur : Bruno Guilois