Accueil / Portraits de compositeurs / Portrait de Felix Mendelssohn-Bartholdy
Felix Mendelssohn-Bartholdy (1809-1847)
Une éducation parfaite
Felix Mendelssohn naît le 3 février 1809 à Hambourg dans une famille aisée et cultivée. Il grandit à Berlin où son père, Abraham, est banquier. Il est le deuxième d’une famille de quatre enfants. Lui et sa sœur FannyFanny, sa sœur aînée, accompagnera Felix toute sa vie. Pianiste talentueuse, compositrice, elle renoncera à sa carrière personnelle pour privilégier celle de son frère. De plus, c’était peu convenable pour une femme de mener une carrière dans une société bourgeoise où l’homme avait comme rôle de subvenir au besoin de la famille. montrent un génie précoce pour la musique. Leur mère, Léa SalomonC’est de son frère que viendra l’ajout de Bartholdy au patronyme familial, suite à la conversion de Léa, Abraham et de leurs quatre enfants au protestantisme., leur enseigne le piano. Léa et AbrahamFils d’un grand philosophe juif, Moses Mendelssohn, Abraham dira plus tard, face à la célébrité de Felix : Dans la première partie de ma vie, j’ai été le fils de mon père, et dans la seconde le père de mon fils.
, désirent que leurs enfants s’insèrent parfaitement dans la société et leur offrent une éducation sans faille. Latin, grec, français, anglais, italien, littérature, philosophie, histoire, musique, dessin : Felix bénéficie des cours des meilleurs précepteurs et se montre étonnement doué dans tous les domaines.
Les années d’apprentissage
Il pratique le pianoIl donne son premier concert à l’âge de neuf ans., l’orgue, le violon et le chantAvec sa sœur Fanny, ils intègrent la Singakademie (académie de chant) de Berlin, prestigieux chœur, fondé en 1791 et qui existe encore aujourd’hui.. Il étudie la composition avec Carl Friedrich Zelter (1758-1832), qui l’initie à l’art rigoureux du contrepointStyle et technique de composition dont l’un des plus grands représentants est Johann Sebastian Bach. Cette technique consiste à superposer différentes voix mélodiques, contrairement à la technique de l’harmonie qui consiste à « accompagner » une mélodie par des accords..
Sûr du potentiel de son élève, Zelter le présente au célèbre écrivain Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832) qui admire les talents du jeune prodige et le compare à Mozart. Le jeune Felix compose des œuvres d’une perfection étonnante pour son âge : il compose pour son père son premier opéra à douze ans, et parmi ses nombreuses œuvres de jeunesse, on peut particulièrement remarquer sa Symphonie n° 1 et son Octuor à cordes, terminés vers l’âge de seize ans seulement. À dix-sept ans, il impressionne le monde artistique par son premier grand chef-d’œuvre, Le Songe d’une nuit d’été. Trois ans plus tard, c’est en tant que chef d’orchestre qu’il impose son talent en ressuscitant brillamment un compositeur presque oublié du grand public : Johann Sebastian BachLes compositeurs classiques comme Mozart admiraient déjà l’art de Bach mais sa musique n’était pas jouée en concert..
Les années de voyage
Alors qu’il pourrait entamer une brillante carrière, il préfère compléter son éducation en parcourant l’Europe : Angleterre, Écosse, Italie, France. Il revient enrichi de ses séjours et de ses multiples rencontresBerlioz à Rome, Donizetti à Naples, Chopin et Meyerbeer à Paris. Il rapporte également des esquisses de sa Symphonie n° 3 « Écossaise », ainsi que des œuvres inspirées de ces voyages telles que l’ouverture Les Hébrides (ou La Grotte de Fingal) et sa Symphonie n° 4 « Italienne ». Il choisit alors de rester en Allemagne mais gardera une affection particulière pour l’Angleterre, où il retournera dix fois par la suite pour de nombreux concerts.
Une carrière multiple
Pianiste, compositeur, chef d’orchestre : il n’a de cesse de travailler, d’une part à la composition, de l’autre à la valorisation du répertoire de la musique allemande, aussi bien « ancienne »Bach, Haendel, Mozart et Haydn que « nouvelle »Schubert, Schumann, Liszt…. Ses programmations audacieuses cherchent à établir une première vision historique de la musique allemande. Il se partage entre Leipzig où il dirige le prestigieux orchestre GewandhausC'est un des premiers et des plus prestigieux orchestres d’Europe. On lui en confie la direction en 1835 alors qu’il n’a que 26 ans. et Berlin où le roi Frédérique-Guillaume IV le charge de réorganiser la vie musicale. Célèbre dans toute l’Europe, il effectue aussi de nombreuses tournées. Son mariage (en 1837) avec Cécile Jeanrenaud est heureux, mais son travail le tient le plus souvent éloigné de son foyer et de leurs quatre enfants. Portant un vif intérêt à la pédagogie, il crée en 1843 le conservatoire de LeipzigIl y enseigne lui-même, auprès notamment de Schumann et du violoniste Ferdinand David.. La mort de sa sœur en mai 1847 le touche violemment, comme en témoigne le Quatuor en fa mineur composé en son hommage et chargé d’une force et d’une émotion particulières. Il meurt quelques mois plus tard, le 4 novembre 1847. Sa disparition marque profondément le monde de la musique.
Son œuvre
Felix Mendelssohn est connu pour le raffinement de ses œuvres, leur poésie, l’originalité et la subtilité de ses couleurs orchestrales. Sa rigueur formelle qui, dans un XIXe siècle romantique où les artistes cherchent à bousculer et renouveler les formes, tranche par son classicisme. Il aborde de nombreux genres musicaux :
- pièces pour piano : les Lieder ohne Worte (« Romances sans paroles »), 8 livres (de 1829 à 1845) ou les Variations sérieuses en ré mineur op. 54 (1841).
- musique de chambre : son Octuor à cordes en mi bémol majeur op. 20 (1825), 7 quatuors à cordes dont le dernier, le Quatuor en fa mineur op. 80 (1847) est dédié à sa sœur Fanny.
- musique vocale : de très nombreux lieder (de 1820 à 1847), les oratoriosGenre musical dramatique apparu au XVIe siècle, l’oratorio est composé sur un livret religieux ou allégorique. À côté des chanteurs et du chœur, le récit est souvent confié à un narrateur. Contrairement à l’opéra, l’oratorio n'est pas destiné à être mis en scène, et est représenté sans costumes ni décors. Paulus op. 36 (1834-1836) et Elijah op. 70 (1846).
- musique symphonique : l’ouverture Les Hébrides op. 26 (ou La Grotte de Fingal) (1832), 5 symphonies dont la Symphonie n° 3 « Écossaise » op. 56 (1930-1952) et la Symphonie n° 4 « Italienne » op. 90 (1833), son Concerto pour violon en mi mineur (1844), l’Ouverture op. 21 (1826) et la musique de scène op. 61 (1843) du Songe d’une nuit d’été.
Auteur : Aurélie Loyer