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Seize valses op. 39 Johannes Brahms
Carte d’identité de l’œuvre : Seize Valses op. 39 de Johannes Brahms |
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Genre | musique de chambre |
Composition | en 1865 à Vienne |
Dédicataire | Eduard Hanslick, écrivain et critique musical |
Création | le 23 novembre 1866 à Oldenburg, en Allemagne, par Clara Schumann et Albert Dietrich au piano |
Forme | opus constitué de seize valses |
Instrumentation | piano à quatre mains |
Versions pour piano solo et piano solo simplifiée | valses n° 1 à 16 par Johannes Brahms |
Version pour deux pianos | valses n° 1, 2, 8, 11, 14 et 15 par Johannes Brahms |
Contexte de composition
Brahms est installé depuis trois ans à Vienne lorsqu’il compose ses Seize Valses en hommage à la ville qui l’accueille. Il les dédie à son ami le critique musical Eduard Hanslick : Votre nom m’est venu de lui-même à la plume tandis que j’écrivais le titre de ces valses à quatre mains qui vont paraître prochainement. Je ne sais pas pourquoi. Je pensais à Vienne, aux jolies filles avec qui vous faites du quatre mains, je pensais à vous-même qui aimez de telles choses, à vous qui êtes un si bon ami, que sais-je encore ?
(Claude Rostand, Brahms, Paris, Fayard, 1978, p. 403).
Étude de l’œuvre dans sa version à quatre mains
Brahms voulait dans cet opus passer en revue tous les types de valse qu’il connaît de par ses expériences de brasseries, tous les styles, de la pesante valse des bords de la mer du Nord, jusqu’à la valse légère et mousseuse de Strauss, en passant par les LändlerDanse traditionnelle originaire de haute Autriche. des montagnards tyroliens et bavarois.
(Claude Rostand, Brahms, Paris, Fayard, 1978, p. 404). L’unité d’ensemble est garantie par l’enchaînement des tonalités.
La 1ère valse forme une courte mais brillante introduction à l’opus. Le thème, chantant, est joué en octaves, le tout en notes piquées sur une nuance forte.
Les 2nde, 8e et 15e valses, plus nocturnes, douces, avec l’utilisation continuelle d’un rythme lancinant, rappellent une berceuse du folklore tyrolien et un Ländler schubertien.
La 3e valse, extrêmement succincte, proche de l’écriture de Chopin, est de forme binaire. Elle déroule un thème dramatique.
Les 4e, 6e, 11e et 13e valses sont passionnées. Les mélodies y sont très ornées et les rythmes très marqués : elles se rapprochent du folklore hongrois. Les thèmes, allant toujours vers le suraigu, souvent avec des octaves, rappellent les coups d’archets des violonistes tziganes. Ils sont en général accompagnés par des syncopes, et joués staccato pour rappeler le cymbalum.
Les 5e et 9e valses, plus épurées, se rapprochent du style de Schumann. La 5e valse, de forme binaire, utilise par ailleurs le même matériau musical que le quatuor vocal Der Gang zum Liebchen op. 31 n° 3, composé par Brahms quelques années auparavant.
Les 7e, 10e et 12e valses, au caractère dramatique, sont écrites dans le style « sérieux » représentatif du nord de l’Allemagne. La 7e est toujours très douce tandis que dans la 10e, l’intensité n’arrête pas de croître puis décroître à chaque mesure. La 12e valse est formée quant à elle de deux parties construites sur un crescendo progressif.
Enfin, la 16e et dernière valse est toute en douceur : mélancolique, rêveuse… ce qui est assez original pour une fin de recueil que l’on attendrait plutôt brillant. Elle expose deux mélodies superposées. La première est expressive, legato, et jouée aux deux mains en octaves. La deuxième présente un rythme « noire pointée-croche » prédominant à la main droite, avec un accompagnement épuré de noires staccato (c’est-à-dire détachées) à la main gauche.
Suggestions d’écoutes
- Valse Jazz Suite n° 2 de Chostakovitch
- Arabian Valse de Rabih Abou-Khalil
- Valse des fleurs tirée de Casse-Noisette de Tchaïkovski
- Valse pour Debby – Richard Galliano
- Une des valses de Johann Strauss II (Le Beau Danube bleu par exemple)
Auteure : Marie Zalczer