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Candide Leonard Bernstein
Carte d’identité de l’œuvre : Candide de Leonard Bernstein |
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Genre | opéra : opérette comique |
Librettiste | Lillian Hellman, d’après l’œuvre éponyme de Voltaire |
Paroliers | Richard Wilbur, John LaTouche, Dorothy Parker, Lillian Hellman et Leonard Bernstein |
Langue du livret | anglais |
Composition | en 1956 aux États-Unis |
Création | le 29 octobre 1956 au Colonial Theater, à Boston |
Forme | opérette en deux actes |
Ouverture de Candide | |
Création | le 26 janvier 1957 au Canergie Hall, à New York, sous la direction de Leonard Bernstein |
Instrumentation | bois : 2 piccolos, 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 1 petite clarinette, 1 clarinette basse, 2 bassons, 1 contrebasson cuivres : 4 cors, 2 trompettes, 3 trombones, 1 tuba percussions : timbales, caisse claire, grosse caisse, cymbales, triangle, xylophone, glockenspiel cordes pincées : 1 harpe cordes frottées : violons 1 et 2, altos, violoncelles, contrebasses |
Une genèse difficile
Composée par Leonard Bernstein dans les mêmes années que West Side Story (soit au début des années 1950), l’opérette Candide a été créée et d’emblée enregistrée en 1956. Mais la production originale fut un échec public. Convaincus de la valeur de la partition et de la faiblesse du livret de Lillian Hellman, de nombreux artistes (dramaturges, metteurs en scène, chefs d’orchestres et le compositeur lui-même) ne cesseront dès lors de retoucher l’œuvre (d’où les nombreuses versions existantes). L’édition finale est éditée en 1994.
Les personnages et l’argument
Personnages
Source littéraire et résumé de l’intrigue
La version du livret qui s’est imposée tente de rester au plus près du texte de Voltaire. Candide, ou l’optimisme est un conte philosophique publié en 1759. Il résume les débats alors d’actualité. Le conte, sous couleur d’exotisme et de naïveté, tourne en ridicule la philosophie énoncée par Pangloss qui prétend que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, en somme d’un optimisme à tout rompre. C’est aussi un récit d’aventures : le jeune héros (Candide) apprend la vie au gré d’un voyage qui va d’Europe en Amérique, puis en Orient. Il décide finalement de mener une vie simple et de « cultiver son jardin ».
Mise en musique
Difficile de classer cette partition qui oscille entre hommage à l’opérette européenne et respect des canons de la comédie musicale américaine. Cette œuvre est structurée par des danses de tous pays et de toutes époques (tango, samba, valse, gavotte, …) intégrées au fil des pérégrinations du héros. D’autre part, cette pièce nécessite des chanteurs habiles à prononcer un texte volubile et à incarner des personnages hauts en couleurs.
Focus sur l’Ouverture de Candide
L’Ouverture de Candide se présente comme un pot-pourrimorceau de concert autonome qui présente et résume les thèmes musicaux développés dans l’œuvre dynamique et entraînant, comme cela était en vogue au XIXe siècle.
Une sorte de faux départ, premier exposé tronqué menant à une redite immédiate, débute le morceau. L’impression d’être ensuite pris dans un tourbillon est due à la juxtaposition haletante de cinq thèmesphrases musicales délimitées. Cette même impression de tourbillon est transposable à l’ensemble de l’Ouverture car elle est construite ainsi à grande échelle. En effet, la seconde partie reprend en raccourci le premier tour de piste des thèmes, puis débouche sur une nouvelle idée (le thème de Cunégonde). La coda (fin du morceau) donne à son tour un résumé encore plus précipité de la succession de ces thèmes. Cette sensation de tourbillonnement provient des décalages rythmiques et métriques qu’opère Bernstein en déplaçant les accents et en jouant sur les changements de métriques.
La plupart des thèmes de l’œuvre contient ce type d’irrégularités qui permettent de dynamiser le discours musical. Destiné à « briser la glace », comme on dit au music-hall, ce morceau de bravoure dévoile le pan le plus léger de l’œuvre : ironie, verve, fulgurance des changements de décor sont tout de suite perçus par l’auditeur.
Auteure : Anne Thunière