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Music for Wind Instruments John Cage
Carte d’identité de l’œuvre : Music for Wind Instruments de John Cage |
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Genre | musique de chambre |
Composition | en 1938 à Seattle |
Forme | pièce composée de trois mouvements : I. Trio II. Duo III. Quintet |
Instrumentation | I. flûte, clarinette, basson II. hautbois, cor III. flûte, hautbois, clarinette, cor, basson |
Une jeunesse faite de recherches
À l’heure où il compose Music for Wind Instruments, en 1938, John Cage n’est pas encore le compositeur reconnu qu’il sera dès les années 1950. Son travail est assimilable à un apprentissage au long cours, se nourrissant de musique électroacoustique ou indienne, avant de fixer le son comme un matériau brut. C’est pour lui l’époque des rencontres marquantes et des premières trouvailles. L’importance du visuel (que l’on retrouve dans l’agencement de ses poèmes asyntaxiques) se développe dans sa collaboration avec le chorégraphe Merce Cunninghamrencontré à la Cornish School de Seattle en 1938, où Cage travaille alors que les nouveautés sonores se reflètent dans le piano préparé, avant l’emploi des ressources électroniques.
Une première étape
Music for Wind Instruments correspond aux premières heures du travail de Cage, avant qu’il ne se lance pleinement dans l’élaboration musicale de sa pensée philosophique.
Chaque mouvement de l’œuvre est écrit pour une configuration d’instruments différente : en trio (flûte, clarinette, basson), en duo (hautbois et cor) puis en quintette avec tous les instruments réunis.
Le premier mouvement fait entendre les instruments dans une écriture très rythmique, presque percussive. Cage note sur la partition : les notes isolées doivent être traitées comme des ponctuations
. Le deuxième mouvement, plus legato, offre un important contraste. La mélodie joue sur une succession d’intervalles de seconde, alternant avec un motif descendant de quatre notes. Il est possible de voir dans le troisième mouvement des éléments de langage correspondant à cette première époque du compositeur : des cellules courtes et répétées, un rythme marqué auquel s’opposent des moments plus liés, un choix de hauteurs mettant en lumière la force des intervalles et le chromatismesuccession de demi-tons. Ce dernier élément, quasiment thématique, passe d’un instrument à l’autre et contraste avec l’écriture en bloc du reste de l’œuvre.
Auteure : Marjorie Trocq