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La Boutique fantasque Ottorino Respighi
Carte d’identité de l’œuvre : La Boutique fantasque de Ottorino Respighi |
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Genre | ballet |
Argument | André Derain |
Composition | en 1919 |
Création | le 5 juin 1919 à l’Alhambra Theatre, à Londres, par les Ballets russes, sur une chorégraphie de Léonide Massine, et des décors et costumes d’André Derain |
Forme | ballet en un acte, découpé en huit sections : Ouverture Tarentelle Mazurka Danse cosaque Valse lente Nocturne Galop |
Instrumentation | bois : 1 piccolo, 2 flûtes, 2 hautbois, 1 cor anglais, 2 clarinettes, 2 bassons cuivres : 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, 1 tuba percussions : timbales, grosse caisse, caisse claire, cymbales, triangle, cloches, xylophone, célesta cordes pincées : 1 harpe cordes frottées : violons 1 et 2, altos, violoncelles, contrebasses |
Contexte de composition et de création
Quelques pièces humoristiques écrites par Rossini, notamment la Tarantelle pur sang (avec traversée de la procession) pour le piano et la Danza, une tarentelle chantée, sont à l’origine du ballet de Respighi La Boutique fantasque. Le livret, les décors et les costumes sont confiés à André Derain, la chorégraphie à Léonide Massine. Les Ballets russes le créeront le 5 juin 1919 à l’Alhambra Theatre de Londres. Le compositeur et chef d’orchestre britannique, Sir Malcolm Sargent, l’a par la suite arrangé pour en faire une suite d’orchestre.
L’argument
Dans la boutique d’un fabricant d’automates, des personnages hauts en couleurs se succèdent. Une famille russe achète une danseuse de cancan, tandis qu’une famille américaine choisit le danseur. La nuit venue, les poupées se lamentent sur la séparation des amoureux et dansent : tarentelle, cancan, valse... Le lendemain, les acheteurs viennent chercher leurs poupées... Introuvables. Elles se sont enfuies. Ils mettent alors le magasin sens dessus dessous, mais les poupées défendent leur propriétaire et les chassent.
Caractéristiques et thèmes principaux
L’Ouverture est une marche qui commence sur la pointe des pieds, pianissimo. Elle gagne ensuite en intensité, s’enrichit de percussions, de roulements de caisse claire et de percussions variées. Les notes incisives répétées à la trompette lui donnent du caractère.
La Tarentelle est l’arrangement de la Danza « Già la luna » de Rossini. Très enlevée, énergique, elle est tellement populaire qu’elle a inspiré Franz Liszt et Frédéric Chopin... Respighi l’a magistralement orchestrée.
Dans un premier temps, on entend plusieurs séquences rapides qui ont pour point commun de s’enchaîner sans discontinuer : tempo vif, rythmes tournoyants à 6/8 – 6 croches rapides qui ne s’arrêtent jamais – et percussions brillantes pour ponctuer chaque fin de phrase. Le piccolo (1), les flûtes (2), le hautbois (3), dans un registre très aigu, dialoguent avec les clarinettes (4) et les violons, le tout sur fond haletant d’instruments à cordes.
Une seconde période suit dans le même esprit.
Dans une troisième période, un rythme sautillant est joué principalement par les cuivres.
C’est la fierté qui domine la quatrième période, rythme sautillé aux trompettes (1) auquel répondent flûtes et hautbois (2).
Sous un aspect caricatural apparaît la Mazurka, une danse de salon polonaise, lourde sur le 1er temps (joué aux basses) suivi de deux notes liées jouées tutti.
Plus brutale, la Danse cosaque se reconnaît à son rythme initial joué dans le registre grave.
Ce rythme est suivi des percussions en contretemps et d’accords péremptoires du tutti et caisse claire.
Cancan, appelé tout d’abord Capriccio offenbachique, rappelle l’esprit espiègle du maître du genre, Jacques Offenbach. Sur fond de croches en pizzicatos, une mélodie bondit avec légèreté.
La fin de ce mouvement brille par sa riche orchestration.
Les cordes avec sourdines et les harpes donnent à la Valse lente un aspect suranné. Elle s’anime peu à peu...
Pour évoquer le mystère de la nuit du Nocturne, la harpe égrène de doux arpèges, support des cors avec sourdine.
Un peu de magie est apportée par le célestainstrument à clavier dont les marteaux frappent des plaques de métal, donnant un son très délicat.
L’œuvre se termine dans l’allégresse, par un Galop vivacissimo dont l’orchestration est flamboyante.
Auteure : Sylvia Avrand-Margot