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Symphonie n° 6 « Pastorale » Ludwig Van Beethoven
Carte d’identité de l’œuvre : Symphonie n° 6 « Pastorale » de Ludwig van Beethoven |
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Genre | musique symphonique |
Composition | entre 1805 et 1807 à Vienne et ses environs |
Création | le 22 décembre 1808 au Theater an der Wien, à Vienne |
Forme | symphonie en cinq mouvements : I. Allegro ma non troppo II. Andante molto moto III. Allegro IV. Allegro V. Allegretto |
Instrumentation | bois : 1 piccolo, 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons cuivres : 2 cors, 2 trompettes, 2 trombones percussions : timbales cordes : violons 1 et violons 2, altos, violoncelles, contrebasses |
L’amoureux de la nature
L’amour de Beethoven pour la nature est sans limites. C’est auprès d’elle qu’il retrouve le calme et le repos. C’est auprès d’elle qu’il se sent le plus heureux et pleinement inspiré.
Quel plaisir alors de pouvoir errer dans les bois, les forêts, parmi les arbres, les herbes, les rochers. Personne ne saurait aimer la campagne comme moi. Les forêts, les arbres, les rochers nous rendent en effet l’écho désiré.
(Beethoven, lettre à Theresa Malfatti, Vienne, mai 1810)
Le compositeur aime passer la plupart de ses étés dans les environs de Vienne, à Heiligenstadt, Hetzendorf ou encore Döbling. La plupart du temps, il part pour de longues promenades. La « Pastorale » fut composée en même temps que la Symphonie n° 5 et exécutée la première fois le 22 décembre 1808. L’accueil n’est pas très bon, probablement à cause de la longueur du programme du concert, qui compte également la Symphonie n° 5, le Concerto pour piano n° 4, des extraits de sa Messe en ut, ainsi que sa Fantaisie chorale pour piano, chœur et orchestre.
Une musique à programme
Contrairement à de nombreuses œuvres dont le titre n’est pas de Beethoven, la symphonie dite « Pastorale » doit directement son nom à son auteur. Lorsque le compositeur envoie le manuscrit à son éditeur, il l’intitule précisément : « Symphonie Pastorale, ou Souvenir de la vie rustique, plutôt émotion exprimée que peinture descriptive ». Cette œuvre unique reste probablement la plus originale de ses neuf symphonies. Seule symphonie en cinq mouvements, elle propose un véritable portrait musical de la nature. Beethoven fournit à chacune des parties un sous-titre afin de mieux guider son auditeur (chose rare chez ce compositeur) :
- Éveil d’impressions agréables en arrivant à la campagne
- Scène au bord du ruisseau
- Joyeuse assemblée des paysans
- Tonnerre – Orage
- Chant pastoral – Sentiments joyeux et reconnaissants après l’orage
Le premier mouvement est indiqué Allegro ma non troppo. Le premier thème, plein de grâce, est joué par les violons et contient un motif rythmique qui sera présent tout le long du mouvement.
Un deuxième thème, plus lié et plus chantant, fournit à l’œuvre une atmosphère heureuse et détendue. D’abord énoncé par les violons, il circule à travers les différents instruments.
L’épisode central reprend les éléments précédents et est caractérisé par ses nombreuses répétitions. Ces passages obstinés sont une caractéristique du langage de Beethoven.
Le deuxième mouvement, Andante molto moto, évoque une promenade auprès d’un ruisseau. Pendant que les seconds violons, altos et violoncelles imitent l’ondulation des flots, les premiers violons déploient une tendre mélodie reprise par les clarinettes et les bassons.
La codac’est à dire la fin du mouvement, passage le plus descriptif de la symphonie, imite différents chants d’oiseaux. La flûte évoque le rossignol, auquel répondent le hautbois dans le rôle de la caille et la clarinette dans celui du coucou. Précisons que Beethoven a lui-même indiqué sur sa partition les trois noms d’oiseaux.
La fête et la joie qui lui sont associées se ressentent pleinement dans le troisième mouvement Allegro. C’est une atmosphère bucolique qui se tourne vers les réjouissances paysannes. La première partie est un scherzomouvement rapide à trois temps qui se divise en deux thèmes. Au scherzo succède une seconde partie sur un rythme de danse populaire à deux temps, pleine de contraste et comprenant également deux parties.
Le quatrième mouvement, intitulé « Tonnerre - Orage », est le plus agité de la symphonie. Écoutez les premiers grondements que font entendre les violoncelles et contrebasses pendant que les seconds violons imitent les premières gouttes de pluie.
Après un brusque crescendo, voici l’orage qui éclate violemment, accentué par de grands roulements de timbales (silencieuses jusqu’ici). La tempête se calme quelques instants avant le retour de la pluie, alors qu’un nouveau crescendo amène un second orage encore plus violent.
À la fin du mouvement, l’orage s’éloigne progressivement pour laisser place au beau temps et à la douceur du chant pastoral du dernier mouvement, véritable hymne à la nature, énoncé d’abord par les seconds violons.
Auteur : Jean-Marc Goossens