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Petit aperçu de musiques italiennes
Un pays multiple
Ce n’est que dans les années 1870 que se fait l’unité de l’Italie, réunissant des régions aussi puissantes que variées. Cette unification fait suite aux événements menés par CavourCamillo Paolo Filippo Giulio Benso, comte de Cavour, homme politique piémontais, 1810-1861, GaribaldiGiuseppe Garibaldi, général, homme politique et patriote italien, 1807-1882, MazziniGiuseppe Mazzini, révolutionnaire et patriote italien, 1805-1872 et Victor Emmanuel IIpremier roi d’Italie, 1820-1878, considérés comme les « pères de la patrie » italienne. Cependant, les spécificités régionales perdurent et les identités multiples de ce peuple se retrouvent dans les musiques, reflets des particularités locales.
La musique populaire vocale
Parmi les musiques populaires d’Italie, la chanson napolitaine est sans doute la plus célèbre. Elle doit son essor à des compositeurs de musique savante qui écrivent, sur des vers en dialecte napolitain, des musiques de structure simple (couplet – refrain). Sous sa forme joyeuse, c’est une tarentelle (une forme également dansée) vive et tournoyante, que l’on peut entendre au détour d’une rue accompagnée à la mandoline ou à la guitare. De nos jours, les chanteurs lyriques de renom n’hésitent pas à ajouter des chansons napolitaines à leur répertoire. Une autre forme, plus mélancolique et lente, la nenia, se chante lors de funérailles.
Mais au-delà de la chanson napolitaine, de nombreuses autres traditions régionales chantées sont toujours très vivantes, des régions alpines aux îles comme la Sardaigne et la Sicile.
Les danses
Souvent accompagnées de tambours - le tamburello ou la tammorra – les danses rythment la vie des régions.
La plus populaire, la tarentelle, vient du sud de l’Italie, de la Calabre, des Pouilles comme de Sicile. Elle serait liée à la morsure de la tarentule, une araignée, et se caractérise par une mesure à 6/8 et un caractère frénétique.
La forlane est originaire du Frioul. Cette danse à deux temps, de tempo animé, était au XVIIe siècle l’une des trois danses favorites des bals, et devient l’une des danses nationales un siècle plus tard. Elle se danse en couple avec des gestes heurtés. Casanova relate : Il n’y a point de danse nationale plus violente.
Venue de la région d’Ombrie, la saltarelle se reconnaît par son pas sauté (du verbe saltare, sauter). Elle se développe au XIIIe siècle dans l’Italie centrale. Rapide et à trois temps, elle est constituée de courtes sections répétées et reprises en chaîne. Un premier couple de danseurs entre en jeu et entraîne tout le public. Elle s’accompagne de mandoline, guitare et tambourin.
La sicilienne a un caractère pastoral. Sa formule rythmique est tellement marquée que ce rythme pointé est enseigné aujourd’hui comme « rythme de sicilienne ». Elle est vocale ou instrumentale.
La mise en valeur du patrimoine
Au début du XXe siècle, des compositeurs comme Casella et Respighi se sont intéressés au patrimoine musical de leur pays, pour en faire des éléments constitutifs de leurs œuvres savantes. On assiste également, depuis les années 1960, à un regain d’intérêt pour la culture populaire de la part de groupes de musiques actuelles, qui n’hésitent pas à la métisser avec la musique traditionnelle.
Auteure : Sylvia Avrand-Margot